Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/365

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tous souverains non rois ; honneurs à Rome ; bâtards des rois ; grands nuls en toutes affaires ; n’ont aucun habit de cérémonie, non plus que le roi ; n’ont nulle préférence de rang dans les ordres d’Espagne ni dans celui de la Toison d’or ; acceptent de fort petits emplois ; leur dignité s’achète du roi quelquefois ; elle n’a point de serment ; comparaison des deux dignités des ducs de France et des grands d’Espagne, et de leur fond dans tous leurs âges. La dignité de grand d’Espagne ne peut être comparée à celle des ducs de France, beaucoup moins à celle des pairs. Comparaison de l’extérieur des dignités de duc de France et de grand d’Espagne ; spécieux avantages des grands d’Espagne ; un seul solides désavantages effectifs et réels des grands d’Espagne ; désavantage des grands d’Espagne jusque dans le droit de se couvrir ; abus des grandesses françaises. Enfin on a tâché de n’oublier rien dans ces longs détails de ce qui est des grands et des grandesses d’Espagne, et des prérogatives et des fonctions des charges, après s’en être instruit à fond en Espagne, et par des grands d’Espagne de Charles-Quint[1], des plus instruits, ainsi que de leurs véritables noms et maisons. Il ne reste donc ici que de donner la liste de ceux qui étoient grands, quand j’ai quitté l’Espagne, et, à côté, [celle] de leurs noms et maisons.




CHAPITRE XVI.


Grands d’Espagne constamment de la première origine. — Liste alphabétique de tous les grands d’Espagne existant pendant que j’y étais, en 1722, où les maisons et les personnages sont courtement expliqués. — Duc d’Alencastro. — Duc d’Albe. — Duc d’Albuquerque. —
  1. C’est-à-dire de ceux donna grandesse remontait à Charles-Quint.