Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/447

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honnête homme, et fort courageux, capitaine général, mais sans talents pour les sciences et pour l’académie. Le marquis de Moya, avec peu d’esprit, et force babil, étoit fort dans le monde. Il avoit défendu le palais de Madrid longuement, et avec un grand courage contre les troupes de l’archiduc. Ces deux frères, quoique aimés tendrement de leur père, chez qui ils demeuroient, étoient devant lui comme de petits garçons, à qui il tailloit les morceaux à mesure qu’ils en avoient besoin.

Je m’étois attaché à mériter l’amitié du marquis de Villena, et j’y étois parvenu. Je le voyois souvent, et j’y apprenois toujours quelque chose de bon. Il fut presque le seul qui osât me venir voir à mon quartier d’Almanzo [1], après ma petite vérole, avant que j’eusse été à Lerma, tant le roi la craignoit. Il envoyoit plus que le reste de la cour savoir de mes nouvelles. Tant que j’ai été en Espagne, j’en ai reçu toutes sortes d’amitiés, ainsi que de ses deux fils.

Visconti, idem, à Milan. La grandesse est de 1679, pour César Visconti, chevalier de la Toison d’or.

COMTES DE

Aguilar, Manrique de Lara. Terre en Castille, donnée par le roi Jean Ier de Castille, en 1385, à J. Ramirez d’Arellano, dit le Noble, seigneur de Los Cameros, rico-hombre de Castille. Alphonse, de mâle en mâle, arrière-petit-fils de J. Ramirez d’Arellano, en fut fait comte et grand d’Espagne en 1475 par les rois catholiques. On a vu dans ce qui a été expliqué sur la dignité de grands d’Espagne, qu’elle n’est connue que depuis Charles-Quint, qui la substitua adroitement aux anciens ricos-hombres, qui en avoient le rang et les honneurs, quels ils étoient, et comment ils s’étoient multipliés à l’excès, enfin ce qu’ils perdirent pour faire leur

  1. Ce village est appelé plus haut Villahalmanzo.