Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/475

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en effet, ne sont sensibles que dans leur diplôme d’érection dans leur couverture, et dans le style de chancellerie à leur égard ; et quant à l’ancienneté à laisser croire, en l’étouffant parmi eux, qu’ils viennent tous de ces anciens ricos-hombres abolis par Charles-Quint, et transformés en grands d’Espagne, dont il imagina la dignité destituée de la puissance de celles des ricos-hombres qu’il abolit peu à peu en leur substituant la grandesse. J’ai tâché de pénétrer autant qu’il m’a été possible le secret de l’ancienneté. Il est vrai qu’il m’en est échappé une vingtaine sur cent douze grands, existant en 1722 que j’ai quitté l’Espagne, et qu’il y en a plusieurs autres, dont je n’ai pu fixer l’érection qu’avec incertitude, en disant vers telle année. Dans ces cas, je me suis réglé aux générations ou aux emplois le plus vraisemblablement qu’il m’a été possible, sans reculer ni avancer trop celui qui le premier a eu la qualité de grand d’Espagne, et dont les pères ne l’avoient pas. Et comme ces grandesses, dont les héritières femelles sont presque toutes capables, tombent quelquefois par elles à des grands postérieurs aux grandesses qu’elles leur apportent, j’ai eu soin de les marquer quand cela est arrivé, ce qui s’est trouvé rare.

Quand aux classes, je n’ai pu rien y démêler, sinon que Philippe II, comme je l’ai remarqué (t. III, p. 233), en traitant de la grandesse, n’a fait de grands que de la seconde classe. On voit assez au long, dans la première liste alphabétique des grandesses, ce qui regarde ceux qui les ont possédées. Je me contenterai, dans l’abrégé suivant, rangé, non plus par ordre alphabétique ni de titres, mais par l’ordre d’ancienneté que j’ai pu découvrir, [d’indiquer] pour qui érigées, et à qui tombées, sans m’y étendre davantage, ni rien répéter de ce qui se trouve dans la première liste alphabétique, sinon quelques légers suppléments.