Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 19.djvu/407

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celles des pairs laïques et ecclésiastiques. — Lourdise qui les fait placer sous les yeux du roi. — Cardinal de Rohan hasarde l’Altesse dans ses certificats de profession de foi à MM. les duc de Chartres et comte de Charolois ; est forcé sur-le-champ d’y supprimer l’Altesse, qui l’est en même temps pour tous certificats et tous chevaliers de l’ordre nommés, avec note de ce dans le registre de l’ordre. — Ce qui est observé depuis toujours. — Grands officiers de l’ordre couverts comme les chevaliers. — Ridicule et confusion de la séance. — Princes du sang s’arrogent un de leurs principaux domestiques près d’eux à la cavalcade, où [il y a] plus de confusion que jamais. — Fêtes à Villers-Cotterêts et à Chantilly. — La Fare et Belle-Ile à la Ferté. — Leur inquiétude, et mon avis que Belle-Ile ne peut se résoudre à suivre. — Survivance du gouvernement de Paris du duc de Tresmes à son fils aîné. — Signature du contrat du futur mariage de Mlle de Beaujolois avec l’infant don Carlos. — Départ et accompagnement de cette princesse. — Laullez complimenté par la ville de Paris, qui lui fait le présent de la ville. — Mort à Rome de la fameuse princesse des Ursins. — Mort de Madame ; son caractère. — Famille et caractère de la maréchale de Clerembault. — Sa mort. — Mariage de Mme de Cani avec le prince de Chalois, et du prince de Robecque avec Mlle du Bellay. — Paix de Nystadt entre le czar et la Suède.


Le temps du sacre s’approchoit fort. À la façon dont tout s’étoit passé depuis la régence, je compris que le sacre, qui est le lieu où l’état et le rang des pairs a toujours le plus paru, se tourneroit pour eux en ignominie. Le principal coup leur étoit porté par l’édit de 1711, qui attribuoit aux princes du sang, et, à leur défaut, aux bâtards du roi et à leur postérité, la représentation des anciens pairs au sacre, de préférence aux autres pairs. L’ignorance, la mauvaise foi, et la malignité éprouvée du grand maître des cérémonies, l’orgueil du cardinal Dubois de tout confondre et de tout abattre pour relever d’autant les cardinaux, le même goût de confusion, par principe, de M. le duc d’Orléans, me répondoient du reste. Je le sondai néanmoins ; je représentai, je prouvai inutilement ; je ne trouvai que de l’embarras, du balbutiement, et un parti pris. Le cardinal Dubois, qui sut apparemment de M. le duc d’Orléans que je lui avois