Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 19.djvu/412

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la mort sans enfants du duc d’Estrées, gendre de M. de Nevers. Au-dessous du banc des honneurs, et un peu plus reculé, étoit le banc des seuls secrétaires d’État, et rien devant eux qu’un bout de la fin du banc des pairs laïques. Il est vrai qu’il y eut un moment court de la cérémonie, où on mit devant les secrétaires d’État un tabouret placé vis-à-vis l’intervalle entre le banc des pairs laïques et celui des honneurs, où se mit le duc de Charost ; mais outre que cela fut pour très peu de temps, la séance accordée aux secrétaires d’État n’en fut pas moins grande, puisque le duc de Charost ne prit cette place pendant quelques moments qu’en qualité de gouverneur du roi, qui n’est pas une charge qui existe ordinairement lors d’un sacre.

Derrière le banc des trois maréchaux de France destinés à porter les honneurs, les maréchaux de Matignon et de Besons y furent placés ; et sur le reste de leur banc, qui s’étendoit derrière celui des secrétaires d’État, les seigneurs de la cour et d’autres que la curiosité avoit attirés, sans que pas un fût convié, y furent placés au hasard et sur d’autres bancs derrière. Ainsi les conseillers d’État, maîtres des requêtes et secrétaires du roi d’un côté, et les secrétaires d’État de l’autre, tous conviés, eurent les belles séances, et les gens de qualité furent placés en importuns curieux où ils purent, comme le hasard ou la volonté du grand maître des cérémonies les rangea pour remplir les vides d’un spectacle où ils n’étoient point conviés, et où leur curiosité fit nombre inutile ; tant, jusqu’aux secrétaires du roi, tout homme à collet fut là supérieur à la plus haute noblesse de France.

Les quatre premières chaires du chœur, de chaque côté, les plus proches de l’autel, furent occupées par les quatre chevaliers de l’ordre qui devoient porter les quatre pièces de l’offrande, et par les quatre barons chargés de la garde de la sainte ampoule. On a ici remarqué ailleurs la friponnerie mise exprès dans un livre des cérémonies du sacre du feu roi, que le grand maître des cérémonies fit imprimer et publier