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lundi 17 juin 1850.


LETTRES DE MADAME DE GRAFIGNY
OU
VOLTAIRE  À  CIREY.

On peut être tranquille, je ne viens parler ici ni du drame de Cénie, ni même des Lettres péruviennes, de ces ouvrages plus ou moins agréables à leur moment, et aujourd’hui tout à fait passés. Je viens surtout parler de Voltaire, chez qui Mme  de Grafigny nous introduit et qu’elle nous aide à surprendre sous un jour assez nouveau ou du moins très au naturel. C’est ainsi que Mme  de La Tour-Franqueville nous a introduits auprès de Rousseau. La littérature française est bien riche, si on la suit dans ces genres un peu secondaires ( Journaux, Correspondances, Mémoires), qui tiennent à la société et au train même de la vie ; c’est le moyen, en y revenant souvent, de la pénétrer et de la traverser en bien des sens. Ne pouvant, d’une façon si courante, embrasser un grand écrivain au complet et dans toute son étendue, j’aimerais ainsi du moins à l’atteindre selon l’occasion, à le présenter par chapitres, par épisodes. Un jour, par exemple, grâce à Mme  d’Épinay et à son témoignage combiné avec celui des Confessions, je ferais un chapitre