Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenait quelquefois jusqu’à ce que sa mère s’éveillât ou que lui-même il vînt, ce qu’il faisait d’ordinaire vers quatre heures. Elle avait fini par lire couramment la pensée du cachet qui se variait sans cesse avec caprice, facile blason de coquetterie encore plus que d’amour, et qui ne demande qu’à être compris. Le cachet du jour lui disait donc assez bien la nuance de sentiment qu’elle allait transmettre, et fixait en quelque sorte son tourment.

Elle voulait quelquefois s’abuser encore : l’empreinte de cire rose ou bleue lui montrait-elle une fleur, une pensée haute et droite sur sa tige comme un lys (le lys était alors fort régnant) : C’est peut-être un lys et non une pensée, se disait-elle. Mais le lendemain le lévrier