Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/74

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plus sortir, dans la retraite la plus absolue et définitive.

Celle qui aurait pu m’en arracher et faire prévaloir en moi d’autres sentiments plus animés et plus heureux est séparée de moi par trop de convenances et de nécessités sociales, et par une manière de sentir trop différente.

Elle est un charmant mélange de bon sens, de légèreté, de coquetterie et de vertu. Il y a là de quoi pétrir la plus divine saveur d’amitié. Mais je ne suis pas digne de l’amitié, puisqu’elle ne me suffit pas, et je ne conçois qu’un autre sentiment pour la sceller et l’assurer à jamais entre deux personnes faites pour l’union des cœurs.

J’ai l’air d’avoir tort, mais peut-être (et, au fond, j’en suis persuadé) je suis dans le vrai de la nature en sentant de la