Page:Sainte-Beuve - Les Consolations, 1835.djvu/204

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200 POÉSIES. Là, des plaisirs trompeurs et mortels au génie ; Là, le combat douteux et longue l’agonie. Mais aussi le triomphe immense, universel. Et tout un peuple ému qui voit s’ouvrir le Ciel. Et le Poète saint, puisant au Jourdain même, De poésie et d’art verse à tous le baptême, Et partage à la foule, affamée à ses pieds. Des pains, comme autrefois nombreux, multipliés. Oh! ne désertez pas cette belle espérance; Sans vous laisser dompter, souffrez votre souffrance; Les pieds meurtris, nové d’une sueur de sang. Gagnez votre couronne, et toujours gravissant, Surmontez les langueurs dont votre âme est saisie; Méritez qu’on vous dise Apôtre en poésie. D’ailleurs, n’avez-vous pas, vous qui venez d’en haut. Pour raffermir à temps voire cœur en défaut. De longs ressouvenirs de vos premiers mystères. Des élévations dans vos nuits solitaires. De merveilleux parfums, sublimes, éthérés. Dont vous rafraîchissez vos esprits altérés. Ainsi l’Ange d’amour, qui veille au purgatoire Près (les âmes en deuil, et leur redit l’histoire