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où Violante et la reine Cornaro (1) posaient leur pantoufle d’or. n

Et le feuilleton du Moniteur finit là-dessus. Cela s’appelle de nos jours de la critique. C’est de la poésie toute pure, du lacryma-christi qu’on vous verse à chaque coin de rue, sur un comptoir d’argent. Et plaignez-vous l

II.

Théophile Gantier s’est fait, de la peinture une idée particulière qui.n’est pas celle de tous, et qu’on ne saurait omettre en parlant de lui sous peine de tout confondre. Il ne ferait pas de cas d’un peintre qui se contenterait de prendre. fût-ce le plus dextrêment du monde. la ressemblance exacte des choses, et de la jeter sur la toile, telle quelle, avec une couleur congrue et suffisante z il veut que l’artiste ait en lui un monde en petit ou en grand, une sorte de glace magique où tout se réfléchisse, se transforme et ressorte ensuite, quand on l’y considère, avec une harmonie nouvelle qui constitue proprement la création et l’originalité. Il UÙSÏlglË pas, pour le véritable artisteLde tout copier, de tout reproduire et ‘de se livrer en peignant à cet infini de détails qui est le triomphe du daguerréotype. u (Je n’est pas la nature qu’il faut (1) Catarina Cornaro, dans la Reine de Cltypre, d’Halévy, et Violante, la maîtresse du ‘fitien.