Page:Sainte-Beuve - Nouveaux lundis, tome 6.djvu/401

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ALFRED DE VIGNÉÏŸ‘).

ÎΑ

Je me suis dit souvent que les portraits devaient être faits selon le ton et l’esprit du modèle : ‘si l’on appliquait ce précepte et.ce procédé à l’étude.de M’. de Vigny, son portrait serait bien simple et tout idéal ; ‘il est douteux même qu’on dût y employer d’autres lignes et d’atitres couleurs que celles qiüa fournies le poëte. l ne permettait guère à la critique, même la plus bienveillante et la plus admirative, de prendre- ses mesures, et encore moins à la biographie de s’orienter autour de son œuvre ou de sa personne ; il a défendu, même» au plus pieux et au plus filial des éditeurs, qu’un seul mot de préface fût mis en tête de ses Œuvres posthumes : il considérait volontiers tout appareil de ce genre comme un tréteau au pied d’une statue, pomme une baraque au pied d’un temple ; mais lui-(1) Cet article, qui ne fait point partie de la série des Lundis, u paru dïtbord dans la Revue (les Deux Mondes, à la date du ’15 avril 1864 : c’est un portrait proprement dit, comme j’en composais autrefois. ’ ' ’-