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II


M. Le Maître ; sa sainte mère. − Elle est gouvernante de la duchesse de Nemours. − Célébrité du jeune Le Maître au barreau. − Ses plaidoyers imprimés. − Il songe à se marier : jolie lettre de la mère Agnès. − Mort de madame d’Andilly ; M. Le Maître au jardin. − Son dernier plaidoyer. − Saint Paulin, saint Sulpice Sévère. − Lettre de M. Le Maître à M. le Chancelier. − Lettre à son père, − M. Le Maître chef des pénitents : son portrait. − Grandeur chrétienne et naïve.


M. Antoine Le Maître[1] était fils aîné d’Isaac Le Maître, conseiller du roi et maître des Comptes, et de Catherine Arnauld, l’aînée de toutes les filles de M. Arnauld. Ce mariage n’avait rien eu d’heureux que les enfants. M. Le Maître se dérangea bientôt après avoir épousé mademoiselle Arnauld ; celle-ci dissimula ses peines durant des années ; enfin elle en tomba malade, et alors seulement madame Arnauld put arracher à sa fille ce douloureux secret. Un procès en séparation fut intenté : M. Le Maître voulait avoir ses enfants. Le crédit de M. Arnauld ne fut pas de trop pour lui résister. M. Le Maître, durant le procès, interrogé légalement sur sa

  1. Ou Le Maistre ; j’ai écrit comme on prononce.