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III


M. de Séricourt. — Prisonnier en Allemagne ; il s’échappe. — M. de Saci et son exemple. — Entrevue de M. de Séricourt et de M. Le Maître ; belle page de Fontaine. — Vauvenargues. — Claude Lancelot, nouveau solitaire. — Élevé chez M. Bourdoise : quel était celui-ci ? — Aspiration vers M. de Saint-Cyran. — Première visite de Lancelot ; touchant récit. — Seconde visite. — Sa sœur prend l’habit. — Cœurs sobres, larmes abondantes.


M. Simon Le Maître de Séricourt, frère cadet de M. Le Maître, était d’abord militaire. Né en 1611, il se trouvait en 1635, à vingt-quatre ans, major dans Philisbourg, sous les ordres de M. Arnauld, mestre-de-camp des carabins[1] son cousin (ou oncle à la mode de Bretagne), qui y était commandant. Une nuit d’hiver, la place fut surprise par les troupes de l’Empereur, à la faveur des glaces qui rendaient praticable le fossé. On passa la garnison au fil de l’épée. Le gouverneur se défendit vaillamment dans une maison où il s’était retranché, faute de citadelle, avec l’élite de ses officiers ; mais il fallut se rendre. Il fut emmené prisonnier à Eslinghen, et M. de Séricourt avec lui. C’est de cette prison que

  1. Il a été question de lui à la page 58 de ce volume.