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PORT-ROYAL.

tain, c’est qu’après quatre ans au plus de séjour, vers 1650, il y eut du changement. Du Fossé nous dit qu’il alla avec M. de Villeneuve et encore quelques autres, sous la conduite de M. Le Fèvre, chez M. Retard, curé de Magny ; puis ayant perdu M. Le Fèvre, ils revinrent à Port-Royal des Champs, non plus dans l’abbaye comme autrefois, parce qu’elle était habitée par les religieuses, mais aux Granges. Tout l’établissement de la rue Saint-Dominique fut-il dispersé dès 1650 ? Il ne paraît pas. Il résulte même des Mémoires sur la Vie de M. de Beaupuis (lesquels sont d’ailleurs assez inexacts pour les dates[1]) que ce maître y resta avec plusieurs enfants jusqu’aux vacances de 1653. Dans tous les cas, la seconde Guerre de Paris ne permit point sans doute aux Études de continuer avec régularité, soit au cul-de-sac Saint-Dominique, soit aux Champs, et la plupart des enfants durent retourner dans leurs familles. Aussitôt le calme rétabli, les Écoles refleurirent, non plus certainement à Paris, mais aux Champs, en trois bandes principales, dont l’une était aux Granges, et les deux autres à ce château des Trous vers Chevreuse, chez M. de Bagnols, et au Chesnai, près Versailles, chez M. de Bernières. Ces deux messieurs, en même temps qu’ils faisaient élever leurs enfants chez eux, se prêtaient à en recevoir d’autres sous la conduite des maîtres de Port-Royal. M. Walon de Beaupuis était au Chesnai, à la tête de ce qu’on pouvait appeler un petit Collège ; on y tenait une vingtaine d’enfants[2]. L’aile gauche de la maison était tout em-

  1. Ces inexactitudes ou incertitudes de dates, en ce qui concerne les Écoles, se retrouvent aussi dans la Vie de Nicole, par Goujet. Nous ne nous attachons qu’au petit nombre de points essentiels.
  2. Le biographe de M. de Beaupuis, l’abbé de La Croix, paraît disposé à porter plus haut ce nombre, malgré l’indication de M. de Beaupuis, qui devait pourtant le savoir, et qui ne compte