faire jour au sein de l’Université de Paris. Il n’y a qu’à lire le Mémoire sur le Règlement des Études dans les Lettres humaines, par Arnauld[1] ; c’est la véritable préface du Traité des Études. Port-Royal a pénétré dans l’Université par Rollin.
Avant d’examiner quelques-uns des principaux livres énumérés tout à l’heure, je voudrais retracer en abrégé une idée de la façon dont nos amis entendaient une éducation littéraire classique, par opposition aux us et coutumes d’alentour. À cet effet, je me réglerai sur les préfaces développées qui sont en tête des petites traductions de Cicéron, préfaces qu’on attribue à Guyot, mais qui sont certainement de bon lieu, comme dirait madame de Sévigné : — Et d’abord, pour partir de l’a b c, à Port-Royal, on trouvait que c’était une faute très-grande de commencer, comme on faisait d’ordinaire, à montrer à lire aux enfants, par le latin, et non par le français, Ce premier pas indique trop bien où en était alors la méthode d’instruction élémentaire. Comme si d’apprendre à lire n’était pas en soi une chose assez ingrate pour des enfants, on s’obstinait (le croirait-on bien ?) à les faire épeler sur du latin, sur une langue qu’ils ne connaissaient aucunement. On y passait trois et quatre années. L’esprit pédantesque est ingénieux à se créer des difficultés, comme s’il n’y en avait pas assez, soit de la part des choses, soit de la part des inclinations ou aversions naturelles. Bien loin de chercher à s’accabler de ces mille difficultés inutiles, on pensait à Port-Royal « qu’il faut tellement aider les écoliers en tout ce qu’on peut, qu’on leur rende l’étude même, s’il est possible, plus agréable
- ↑ On peut comparer ce Règlement avec celui que donne le président Rolland (dans son Plan d’Éducation, p. 103), comme étant adopté par l’Université à la date de 1763 : on aura ainsi la mesure du progrès accompli ; mais tout le programme d’Arnauld n’était pas réalisé.