Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/616

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
606
PORT-ROYAL.

quelque autre de nos amis Port-Royalistes au sujet des Provinciales, et si cette lettre est bien celle dont il est question. Je ne prétends donc point trancher absolument par une conjecture ce qu’un fait précis peut venir, au premier moment, confirmer ou peut-être détruire.


SUR LE CARDINAL DE RETZ.


(Se rapporte à la page 197.)


Ce serait ici le lieu de placer le Mémoire très-intéressant et très-neuf que je dois à M. de Chantelauze et qui a pour titre le Cardinal de Retz et les Jansénistes ; mais l’étendue de ce Mémoire m’oblige à le reporter plus loin, à l’Appendice de l’un des volumes suivants, et lorsqu’il sera question du cardinal de Retz une dernière fois. Le lecteur n’y perdra rien.


SUR MASSILLON.


(Se rapporte à la page 200.)


Il y eut véritablement deux temps très-marqués dans la carrière ecclésiastique et oratoire de Massillon. La série d’extraits qu’on va lire me paraît fort curieuse pour fixer le premier temps de son éloquence, les débuts modestes, convaincus, touchants. Je tire ces passages de la Correspondance manuscrite de M. Vuillart avec M. de Préfontaine ; c’est M. Vuillart qui raconte ses impressions au jour le jour :

« Ce mercredi 8 avril 1699. — J’ai ouï aujourd’hui le Père Massillon pour la première fois de ma vie. Je reprends ma lettre où je l’ai interrompue le matin, pour vous dire que ce prédicateur est charmant par sa solidité, son onction, son ordre, sa netteté et sa vivacité d élocution, et, au milieu de tout cela, par son incomparable modestie. Il prêcha sur l’Évangile de demain, qui est de la femme à qui il fut beaucoup pardonné, parce qu’elle