rut de douleur, non sans avoir senti fuir auparavant sa raison égarée ; et lui, il passa de longues années à gémir amèrement en lui-même, à moduler avec douceur ses regrets. On peut lire cette histoire sous un voile très-légèrement transparent dans le roman qu’il a intitulé la Nouvelle Clémentine. De plus, ses vers à chaque instant la rappellent et en empruntent une teinte mélancolique, une note plaintive et bien vraie. Il chante Arpajon et les bords de l’Orge, témoins des serments, et les bosquets de Romainville où les lilas lui disaient d’espérer. Félicité passée pour ne plus revenir ! c’est le refrain de romance qu’il emprunte au vieux Bertaut et qu’il approprie à sa peine. Il ne vit plus désormais, il attend l’heure du soir, la fin de la journée, le moment de la réunion future avec ce qu’il a perdu.
Une des plus jolies idylles de Léonard est celle des Deux Ruisseaux, bien connue sans doute, mais qui mérite d’être citée encore, éclairée comme elle l’est ici par la connaissance que nous avons de son secret douloureux ;
Daphnis privé de son amante
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