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Ferriol les sentiments d’une fille tendre et respectueuse ; sa conduite envers eux la leur rendait tous les jours plus chère : elle était bonne, simple, reconnaissante. Après cela, messieurs, comment ajouter foi à des Lettres où l’on voit Mlle Aïssé évidemment ingrate et méchante, et où l’on peint Mme de Ferriol, que tout le monde estimait, comme une femme capable de donner à sa fille d’adoption des conseils pernicieux, et de la sacrifier à sa vanité ou à son ambition ?

« Je n’ajouterai, messieurs, qu’un mot pour répondre d’avance à ceux qui seraient tentés de douter des faits que je viens d’exposer : c’est que M. le comte d’Argental, dont le témoignage vaut une démonstration, et qui, comme l’on sait, a reçu dans son enfance la même éducation que Mlle Aïssé, m’a confirmé la vérité de tout ce que je viens de vous dire.

« Signé : Villars. »

(Journal de Paris, 28 novembre 1787, p. 1434.)


(H).En lui envoyant du Ratafia À Mlle Aïssé.

En lui envoyant du ratafia pour l’estomac.
1732.

Va, porte dans son sang la plus subtile flamme ;
Change en désirs ardents la glace de son cœur ;
ChanEt qu’elle sente la chaleur
ChanDu feu qui brûle dans mon âme !

Ces vers sont de Voltaire, selon Cideville.

(Voltaire, éd. de M. Beuchet, XIV, 341.)