Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/344

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES
DES
COMMENTAIRES SUR LA GUERRE DES GAULES.

LIVRE PREMIER.

(1). César ne comprend pas dans cette division le pays des Allobroges et la Gaule Narbonnaise, qui faisaient déjà partie de la province romaine.

Voir, pour la désignation des grandes familles qui se partageaient le territoire de la Gaule, l’Histoire des Gaulois, par M. Amédée Thierry, introduction et part, ii, chap. 2.

(2). Ce nom signifiait chef de cent vallées. Or, hauteur, colline, et dans le sens présent, vallée ; ced, cent. Le mot Righ que les latins prononçaient rix, signifie roi en langue gallique ; rhûy (cymr.) ; rûeik (armor.) ; un petit roi, un chef. À cette époque le mot righ, ajouté à un nom propre, ne désignait plus, comme antérieurement, un commandement dans l’état ou une souveraineté indépendante. « Ce n’était plus, dit M. Am. Thierry, qu’une affixe sans valeur politique, qui s’ajoutait au nom des plébéiens et des simples particuliers, de même qu’a celui des nobles et des magistrats, indistinctement. Il indiquait pourtant que le personnage qui le portait était de quelque importance par lui-même ou par sa famille. »

(3). Le gouvernement de César s’étendait sur la Gaule Narbonnaise et sur la Gaule Cisalpine : celle-ci comprenait toute la vallée du Pô ; elle était bornée à l’est par le Rubicon, dans la Romagne, et à l’ouest par la Magra, prés du golfe de la Spezzia. Ainsi, il avait sous ses ordres la défense de toutes les frontières d’Italie, du coté de terre, toute la ceinture des Alpes et les provinces Illyriennes. Napoléon.

(4). César mit huit jours pour se rendre de Rome à Genève ; il pourrait aujourd’hui faire ce trajet en quatre jours. Napoléon.

(5). Il est utile d’observer pour la suite, que les Romains avait trois sortes de levées de troupes :

1° Ce qu’ils appelaient deleclus (choix), se faisait par les consuls et tribuns, qui appelaient nominativement soit au Capitole, soit au Champ-de-Mars, les citoyens en âge, et choisissaient parmi eux, avec de grandes précautions, pour égaliser les forces de chaque légion.

2° Ceux qu’ils nommaient crocali, ce qui se rapproche des réquisitions. Le général appelait à lui nominativement tous ceux qu’il jugeait propres au service militaire. Pompée, ainsi qu’on le verra dans le livre de la guerre civile, lève beaucoup d’evocati (réquisitionnaires), lorsqu’il sa décide à abandonner l’Italie.

3° Enfin le tumultus, qui rappelle nos levées en masse. Alors le consul ou général levait un étendard, et faisait une proclamation en ces termes : Que quiconque veut le salut de la république me suive. « Qui rempublicam salvam esse vult me sequatur. » Tit. Liv. Cette formule ne s’employait que dans les dangers subits et imminents.

(6). Ce mot signifie l’homme de la parole ; c’était le titre que portail en langue gallique l’orateur de la députation. Ver homme, dacht, ou docht, parole. César le donne comme un nom propre. Les Romains avaient autrefois appelé Brennus le chef, le brenn des Sénons, qui s’empara de Rome en 390, avant l’ère chrétienne ; ce qu’ils prirent pour un nom propre était un nom de dignité ; bren, brenin, roi, en langue kinirique.

(7). Les retranchements ordinaires des Romains étaient composés d’un fossé de douze pieds de large sur neuf pieds de profondeur, en cul de lampe ; avec les déblais ils faisaient un coffre de quatre pieds de hauteur, douze pieds de largeur, sur lequel ils élevaient un parapet de quatre pieds de haut, en y plantant leurs palissades et les fichant dé deux pieds en terre ; ce qui donnait à la crète du parapet dix sept pieds de commandement sur le fond du fossé. La toise courante de ce retranchement, cubant trois cent vingt-quatre pieds (une toise et demie), était faite par un homme en trente-deux heures ou trois jours de travail, et par douze hommes, en deux ou trois heures. La légion qui était en service a pu faire ces six lieues de retranchement, qui cubaient vingt-un mille toises, en cent vingt heures, ou dix ou quinze jours de travail. Napoléon.

(8). C’est au mois d’avril que les Helvétiens essayèrent de passer le Rhône. (Le calendrier romain était alors dans un grand désordre ; il avançait de quatre-vingts jours, ainsi le 15 avril répondait au 25 janvier.) Depuis ce moment, les légions d’Illyrie eurent le temps d’arriver à Lyon et sur la Haute-Saône : cela a exigé cinquante jours. C’est vingt jours après son passage de la Saône que César a vaincu les Helvétiens en bataille rangée : cette bataille