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J. CÉSAR.

de la Mielle, et le marais sur son front. Le camp de César, à Pont-à-Vaire, se trouvait éloigné de huit mille toises de Bièvre, de quatorze mille de Reims, de vingt-deux mille de Soissons, de seize mille de Laon, ce qui satisfait à toutes les conditions du texte des commentaires. Les combats sur l’Aisne ont eu lieu au commencement de juillet. Napoléon.  

(3). On a reproché avec raison à César de s’être laissé surprendre à la bataille de la Sambre, ayant tant de cavalerie et de troupes légères. Il est vrai que sa cavalerie et ses troupes légères avaient passé la Sambre ; mais du lieu où il était, il s’apercevait qu’elles étaient arrêtées à cent cinquante toises de lui, à la lisière de la foret ; il devait donc ou tenir une partie de ses troupes sous les armes, ou attendre que ses coureurs eussent traversé la foret et éclairé le pays. Napoléon.  

(4). Le mot d’ordre se donnait par le moyen d’une tablette de bois, qui avait la forme d’un dé à jouer, sur laquelle était écrit le mot donné par le général. Il se donnait aussi de vive voix. (V. Tit. Liv. xliv, § 33).

(5). En marche, les Romains avaient l’habitude de porter leur casque attaché devant ou derrière eux.

(6). Les Romains, afin de préserver de l’injure de l’air les ornements de leurs boucliers, les couvraient d’une enveloppe de cuir.

(7). La porte Décumane était derrière le camp.

(8). Le primipile était le centurion de la première compagnie ; il en avait quelquefois plusieurs sous son commandement. Quoique inférieur aux tribuns, il avait, comme eux, entrée et voix aux conseils.

(9). La bataille de la Sambre a en lieu à la fin de juillet, aux environs de Maubeuge. Napoléon.

(10). La position de Falais (sur les bords de la Mehaigne, à six mille toises de la Meuse, quinze mille de Namur, et quinze mille de Liége), remplit les conditions des commentaires. Napoléon.  

(11). César dit que la contrevallation qu’il fit établir autour de la ville était de douze pieds de haut, ayant un fossé de dix-huit pieds de profondeur : cela parait être une erreur ; il faut lire dix-huit pieds de largeur ; car dix-huit pieds de profondeur supposeraient une largeur de six toises ; le fossé était en cul de lampe, ce qui donne une excavation de neuf toises cubes. Il est probable que ce retranchement avait un fossé de seize pieds de largeur, sur neuf pieds de profondeur, cubant quatre cent quatre-vingt-six pieds par toise courante ; avec ces déblais il avait élevé une muraille et un parapet dont la crête avait dix huit pieds sur le fond du fossé. Napoléon.  

(12). Il est difficile de faire des observations purement militaires sur un texte aussi bref et sur des armées de nature aussi différente ; comment comparer une armée de ligne romaine, levée et choisie dans toute l’Italie et dans les provinces romaines, avec des armées barbares, composées de levées en masse, braves, féroces, mais qui avaient si peu de notions de la guerre, qui ne connaissaient pas l’art de jeter un pont, de construire promptement un retranchement, ni de bâtir une tour ; qui étaient tout étonnés de voir des tours s’approcher de leurs remparts ? Napoléon.  

(13). L’usage était, chez les anciens. que lorsque le bélier avait frappé les murailles, il n’y avait plus lieu d’entrer en arrangement ; et que la place, si elle était emportée, devenait butin de guerre, avec tout ce qu’elle renfermait. La première partie de la réponse de César est relative à cet usage et le confirme.

(14). Ces derniers mots ne se rapportent qu’à la durée des sacrifices ; car d’autres généraux avaient obtenu cet honneur, mais pour un terme moindre, et qui n’avait jamais été de plus de dix jours.

LIVRE TROISIÈME.

(1). Épieux durcis au feu ; le mot gais n’est plus usité aujourd’hui dans la langue gallique}} ; mais un grand nombre de dérivés lui ont survécu : tels sont gaisde, armé ; gaisg, bravoure, gas, force, etc. (Armstrong’s diction.)

(2). La Bretagne, cette province si grande et si difficile, se soumit sans faire des efforts proportionnés à sa puissance. Il en est de même de l’Aquitaine et de la Basse-Normandie ; cela tient à des causes qu’il n’est pas possible d’apprécier ou de déterminer exactement, quoiqu’il soit facile de voir que la principale était dans l’esprit d’isolement et de localité qui caractérisait les peuples des Gaules ; à cette époque, ils n’avaient aucun esprit national ni même de province ; ils étaient dominés par un esprit de ville. C’est le même esprit qui depuis a forgé les fers de l’Italie. Rien n’est plus opposé à l’esprit national, aux idées générales de liberté, que l’esprit particulier de famille ou de bourgade De ce morcellement il résulte aussi que les Gaulois n’avaient aucune armée de ligne entretenue, exercée, et dès-lors aucun art ni aucune science militaire. Aussi, si la gloire de César n’était fondée que sur la conquête des Gaules, elle serait problématique. Toute nation qui perdrait de vue l’importance d’une armée de ligne perpétuellement sur pied, et qui se confierait à des levées ou à des armées nationales, éprouverait le sort des Gaules, mais sans avoir la gloire d’opposer la même résistance, qui a été l’effet de la barbarie d’alors et du terrain, couvert de forêts, de marais, de fondrières, sans chemin, ce qui le rendait difficile pour les conquêtes et facile pour la défense. Napoléon.  

(3). L’on ne peut que détester la conduite que tint César contre le sénat de Vannes. Ces peuples ne s’étaient point révoltés ; ils avaient fourni des otages, avaient promis de vivre tranquilles ; mais ils étaient en possession de toute leur liberté et de tous leurs droits. Ils avaient donné lieu à César de leur faire la guerre, sans doute, mais non de violer le droit des gens à leur égard et d’abuser de lu victoire d’une manière aussi atroce. Cette conduite n’était pas juste ; elle était encore moins politique. Ces moyens ne remplissent jamais leur but ; ils exaspèrent et révoltent les nations. La punition de quelques chefs est tout ce que la justice et la politique permettent ; c’est une règle importante de bien traiter les prisonniers. Les Anglais ont violé cette règle de politique et de morale, en mettant les prisonniers français sur des pontons, ce qui les a rendus odieux sur tout le continent. Napoléon.  

(4). Les camps des Romains avaient quatre portes opposées. Les deux principales étaient la porte Prétorienne, qui regardait l’ennemi ; la porte Décumane, en face de celle-ci.

(5). Plusieurs écrivains avaient fait remonter à cette institution l’origine du régime féodal. D’habiles publicistes ont depuis victorieusement combattu cette opinion, qui ne peut plus se soutenir après les nombreux documents donnés par M. Guizot, dans ses Essais sur l’histoire de France.

(6). La harangue avant la bataille était, chez les Romains, non seulement un usage, mais un devoir dont aucun général ne se dispensait, excepté toutefois le cas où une attaque inopinée exigeait une défense subite. Le général se plaçait ordinairement sur un tertre ; quand ce