temps Jugurtha étoit dévoré d’inquiétudes. Il ſe voyoit privé de tous ſes amis. Les uns étoient péris par ſes ordres ; les autres, eff rayés, s’étoient ſauvés auprès de Bocchus ou des Romains. Il ne pouvoit faire la guerre ſeul & ſans Lieutenants ; cependant il croyoit peu ſûr de ſe fi er à de nouveaux amis, après avoir éprouvé tant de perfi die dans les anciens. Mécontent de ſa fortune, de ſes projets & de toute le monde, il changeoit tous les jours de routes & d’Offi ciers ; il marchoit tantôt vers l’ennemi, tantôt vers des déſerts. Un jour il regardoit comme avantageux d’engager une action ; le lendemain il l’évitoit ; il ſe défi oit également de la valeur & de la fi délité de ſes ſujets. De quelque côté qu’il portât ſa vue, il ne voyoit rien qui ne l’accablât. Au milieu de ces incertitudes, Métellus paroît avec ſon armée.