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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN

Oui, ce soir, dans la caresse de ces ténèbres infinies, je m’en irai sans lutte, sans révolte, comme le fruit tombe, comme le parfum s’enfuit, comme l’eau s’écoule. Va, la terre ici est si douce que je m’endormirai sans crainte sur elle, comme naguère Fleur-de-la-Mer s’endormait sur mes genoux…

Rovère l’avait enlacée ; leurs lèvres se joignirent, leurs yeux se fermèrent, et ils restèrent silencieux devant la mer étoilée.