Page:Samuel Koenig, Appel au public, 1752.djvu/168

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son suffisante, & qui obligeront de recourir aux miracles, ou au pur hasard dans l’explication des Phénomènes. Je tiens donc, pour m’expliquer en style d’Algèbre, que si, à l’imitation de Monsr. Hudde, qui prétendoit pouvoir assigner une Courbe Algébrique, dont les contours marqueroient les traits d’un visage connu, on pouvoit exprimer, par une formule d’une Caractéristique supérieure, quelque propriété essentielle de l’Univers, on y pourroit lire, quels seront les états successifs de toutes ses parties, dans tous les tems assignés. Aussi arrive-t-il qu’on ne trouve pas un seul événement naturel, qui démente ce grand Principe ; au contraire tous ceux, qu’on connoit exactement, le justifient parfaitement. On a reconnu que les Lois du Choc, que nous a laissé Mr. Descartes, sont fausses ; mais je puis faire voir qu’elles ne le sont parce qu’elles feroient naître des hiatus dans les événemens, en violant la loi de la Continuïté ; & que dès qu’on y fait les corrections, qui la rétablissent, on retombe dans ces mêmes lois que Mr. Huygens & Wren ont trouvées, & que les expériences ont justifiées. La Continuïté étant donc un requisitum nécessaire, un caractère distinctif des véritables Lois de la Communication du mouvement, peut-on douter que tous les phénomènes n’y soient soumis, ou qu’ils ne deviennent intelligiblement explicables, qu’au moyen des véritables Lois de la Communication du mouvement ? Mais comme, selon moi, il règne une parfaite continuïté dans l’ordre des Successifs, ainsi il en règne une pareille dans celui des Simultanés, laquelle établit le plein réel, & renvoie aux Régions imaginaires les espaces vides. Dans les choses, qui existent à la fois, il peut y avoir de la continuïté, quoique l’imagination n’y