Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/102

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Dieu, présidant à toutes les créations de l’univers infini, ne dut jamais en abandonner aucune aux simples évolutions de la matière. La matière, privée du souffle de la vie spirituelle, n’existe en aucun temps, en aucun lieu. Pierres et ossements sont encore des dépôts de vie organique qui n’attendent que les combinaisons nécessaires (l’hymen divin) pour servir de sanctuaires ou de foyers à l’éclosion d’une vie nouvelle. Là où la vie est inerte, elle n’a pas cessé d’être. Elle sommeille, ou elle attend ; et que la vie repose ou s’arrête, qu’elle s’agite mécaniquement ou qu’elle ait conscience de sa volonté, qu’elle rêve