Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que le véritable amour eût été révélé aux hommes, bien que toute leur vie fût un amour tranquille et soutenu. La douleur n’ayant encore visité aucune âme, la sainte flamme de l’amour n’était qu’une douce lueur, une aube indécise dans le ciel de la vie. Le grand rôle de la tendresse était dans les entrailles maternelles, et, sous ce rapport, les hommes, peu distraits du soin de la famille, ne connaissant ni jalousie ni doute sur leur paternité, avaient presque autant de sollicitude et de touchante puérilité que les femmes.

Le besoin instinctif de sortir de l’igno-