Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/160

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rance les sollicitait faiblement. Ils vivaient si bien dans leur immense verger, descendant ou remontant sans cesse sa douce inclinaison pour chercher l’ombre ou le soleil, causant, folâtrant ou travaillant avec une égale ardeur, que la soif du mieux ne pouvait pas se révéler encore.

Lorsque Évenor naquit, il y avait environ un siècle que la tribu était fixée dans ces lieux propices. Cette tribu se composait d’un millier d’individus, et voici comment le plus vieux de tous, tenant l’enfant sur ses genoux, lui expliquait l’histoire et le destin de la race humaine :