Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/168

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crois me rappeler que ce sont des hommes qui ont eu la terre avant nous, et qui ont gardé le feu et l’eau.

Évenor questionna encore et ne put rien obtenir de plus. Nul n’en savait davantage que l’aïeul, qui savait peu de chose. Et pourtant, que ne donnerait pas l’homme le plus érudit de nos jours pour ressaisir les pâles rudiments de souvenir ou les fugitifs éclairs d’imagination de ce vieillard naïf ? Le peu qu’il pouvait enseigner ou révéler eût mérité d’être fixé dans la mémoire des hommes avant d’être effacé de la sienne. Peut-être l’homme et la femme