Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/239

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du fils des hommes sans résonner dans son âme.

L’autre, plus claire quoique plus faible, était plus vibrante, et chaque fois qu’elle s’élevait dans l’enceinte sonore de la gorge ou de la crevasse voisine, Évenor éprouvait comme une secousse électrique. Il se glissait alors le plus avant possible dans les broussailles pour se rapprocher de cette voix, qui, à chaque vibration, semblait enlever de son âme une pesanteur et un voile. La mémoire se réveillait en lui, pâle et délicieuse d’abord, et puis frappante et cruelle, à mesure qu’il s’efforçait