Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bleuâtre de ce flambeau, comme une ombre inquiète. Quelquefois, elle semblait irritée, menaçante, et alors elle sortait brusquement. Quand il s’éveillait, il la voyait revenir plus pâle que de coutume, l’œil éteint et la démarche brisée. Il commençait à s’interroger sur toutes choses et à connaître la peur ou la méfiance ; mais, dès que Leucippe ouvrait ses beaux yeux à l’aube nouvelle, son sourire éclairait, comme un rayon matinal, la sombre grotte, la sombre forêt et jusqu’au sombre visage de la dive, attendrie et comme vaincue. Évenor se sentait rassuré, et il