Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 2.djvu/64

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histoire. Nous n’étions point avides de découvertes. Les terres étaient plus qu’aujourd’hui séparées les unes des autres par des mers immenses, et celles que nous occupions se ressemblaient grâce à une température partout égale. Leur aspect ne frappait point l’imagination, les brouillards éternels ne découpant aucune forme lointaine, aucun horizon déterminé. Nos pensées étaient donc plus profondes que variées, et le ciel que nous pressentions sans le voir, nous intéressait plus que les inextricables réseaux de verdure où nos corps étaient comme emprisonnés. Nous