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Ne ris pas, mon cher Adolphe : j’ai presque envie de pleurer quand je te vois railler nos rêves du passé et nos misères pleines d’espérance et de courage.

Quant au principal objet de ta lettre, je te dis non ; et mille fois merci, mon ami. Je n’y tiens pas ; je trouve que c’est assez. Pour rien au monde je ne voudrais m’embarquer sur ces mers inconnues. Je dois, je veux, avec toi, prêcher d’exemple.



Journal de Comtois.


Monsieur est, je le crains, un triste sire. Je ne sais pas encore ce qu’il est, mais il s’en cache si bien, que ce doit être très-fâcheux. Sitôt que je le saurai, je le quitterai. Le tout, c’est qu’il me ramène à Paris ; autrement, le voyage serait à ma charge.

J’ai fait la connaissance d’une voisine qui me désennuie un peu. C’est la femme de charge d’une dame folle qui demeure tout près d’ici. Elle s’appelle Antoinette Muiron, et a beaucoup de conversation et d’esprit. Cette dame folle est riche et de grande maison, ce qui est