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Agréez, monsieur le duc, l’expression de mes sentiments dévoués.

juste odoard,
Arch.


TROISIÈME LETTRE

À monsieur Juste Odoard, à Lyon.


Autremont, le…


Je ne vous pardonne pas, monsieur, je vous approuve. Je sais combien vous êtes attaché à votre mère adoptive, et je serais désolé de vous séparer d’elle avant de vous savoir parfaitement tranquille.

Croyez, monsieur, à mes sentiments tout dévoués.

flaminien d’autremont.


QUATRIÈME LETTRE

Flaminien d’Autremont à Melchior de Sainte-Fauste.


Je vous remercie, mon ami, et je suis sûr que votre choix est excellent. Je n’ai pas encore reçu votre envoyé. Il me prévient, par un mot, qu’il est forcé de s’arrêter à Lyon auprès de sa mère. Je l’attends sans grande impatience. Mes travaux peuvent attendre quelques jours de plus. Mais ne croyez pas que je m’en occupe dans la prévision d’un nouveau mariage et ne prenez pas la peine de me remontrer les dangers et les douleurs de la solitude. Je les connais mieux que vous ; vous ne me direz rien dont je ne sois, à mes dépens, largement convaincu.

Mais il y a quelque chose de pis que les souffrances qu’on endure seul et que l’on peut combattre sans pitié pour soi-même. Il y a la souffrance à deux, le mariage, le mariage mal assorti si vous voulez ; quand ne l’est-il pas pour un homme élevé comme je l’ai été ?

Je vous étonne, je vous effraie peut-être ! Il faut qu’à la fin je vous éclaire sur mon passé matrimonial. Il le faut absolument