Page:Sand - Andre.djvu/133

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André céda tout interdit, et Henriette parla ainsi :

« D’abord il faut vous dire que Geneviève est malade, bien malade. »

André devint pâle comme la mort.

— Oh ! cependant ne soyez pas effrayé, reprit Henriette, je suis là ; j’aurai soin d’elle ; je ne la quitterai pas d’une minute ; elle ne manquera de rien.

— Je le crois, ma chère demoiselle, dit André, éperdu ; mais ne pourrais-je savoir… quelle est donc sa maladie ? depuis quand ?… Je vais…

— Non pas, non pas, dit Henriette en le retenant ; elle dort dans ce moment-ci, et vous ne la verrez pas avant de m’avoir entendue. Ce sont des choses d’importance que j’ai à vous dire, monsieur André, il faut y faire attention.

— Au nom du ciel ! parlez, mademoiselle, s’écria André.

— Eh bien ! reprit Henriette d’un ton solennel, il faut que vous sachiez que Geneviève est perdue.

— Perdue ! juste ciel elle se meurt !…

André s’était levé brusquement, il retomba anéanti sur sa chaise.

— Non, non, vous vous trompez, dit Henriette en le secouant, elle ne se meurt pas ; c’est sa réputation qui est morte, monsieur, et c’est vous qui l’avez tuée !

— Mademoiselle, dit André vivement, que voulez-vous dire ? Est-ce une méchante plaisanterie ?

— Non, monsieur, répondit Henriette en prenant