Page:Sand - Andre.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

blanche ; de qui parles-tu ? est-tu folle ce soir ? C’est toi qui as la fièvre, ma chère fille.

— Oh ! tu fais semblant de ne pas me comprendre, répondit Henriette ; cependant, quand je parle de lui, tu sais bien que ce n’est pas d’un autre. Allons, apprends la vérité : il attend que tu veuilles le recevoir ; il est là.

— Comment, il est là ! Qui est là, chez moi, à cette heure-ci ?

— M. André de Morand ; est-ce que tu as oublié son nom pendant ta maladie ?

— Henriette, Henriette ! dit tristement Geneviève, je ne vous comprends pas ; vous êtes en même temps bonne et méchante : pourquoi cherchez-vous à me tourmenter ? Vous me trompez ; M. de Morand ne vient jamais chez moi le soir, il n’est pas ici.

— Il est ici, dans la chambre à côté. Je te le jure sur l’honneur, Geneviève.

— En ce cas, dis-lui, je t’en prie, que je suis malade et que j’aurai le plaisir de le voir un autre jour.

— Oh ! cela est impossible ; il a quelque chose de trop important à te dire ; il faut qu’il te parle tout de suite, et tu en seras bien aise. Je vais le faire entrer.

— Non, Henriette. Je ne le veux pas. Ne voyez-vous pas que je suis couchée, et trouvez-vous qu’il soit convenable à une fille de recevoir ainsi la visite d’un homme ? Il est impossible que M. de