Page:Sand - Andre.djvu/78

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s, une, deux, trois : allons, mesdemoiselles, faites la révérence. Marie, essuie les pruneaux que tu as sur la joue et va embrasser monsieur le marquis. Ah ! c’est que c’est un fier papa que le marquis. Demande-lui des dragées, il en a toujours plein ses poches. Ah ! çà, cher voisin, vous voyez que j’avais une fière envie de venir vous voir ; dès trois heures du matin j’étais dans la chambre d’André. C’était une partie arrangée depuis hier avec ces demoiselles. Elles en grillaient d’envie. Moi, qui sais que vous êtes le plus galant homme et l’homme le plus galant de France, je voulais vous les amener toutes ; car en voilà encore cinq ou six qui ne sont pas mes sœurs, mais qui n’en valent pas moins, et qui voulaient à toute force voir votre propriété. C’est une si belle chose ! il n’est question que de ça dans le pays. Or, je suis venu ce matin pour vous demander votre voiture, votre cheval et votre fils. André m’a répondu que vous dormiez encore, que vous étiez fatigué de la veille. Je n’ai jamais voulu souffrir qu’on vous éveillât pour si peu de chose ; je n’ai même voulu déranger personne ; j’ai attelé moi-même le cheval et j’ai emmené votre fils malgré lui, car c’est un paresseux !… Et, à propos, comment se porte le bœuf malade ? Mieux ? Ah ! j’en suis charmé. Voilà donc comment j’ai enfin réussi à vous amener à dîner toutes ces petites alouettes. J’étais bien sûr que vous m’en remercieriez. Ce marquis est l’homme le plus aimable du département ! Allons, mesdemoiselles, n’ayez pas de