Page:Sand - Antonia.djvu/149

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porte conseil. Je compte que demain vous me confirmerez dans les bonnes idées que vous m’avez permis d’emporter d’auprès de vous.

« Votre ami et serviteur, qui est impatient de se dire votre fiancé,

« Antoine Thierry. »

— Eh bien, reprit l’horticulteur quand Julien eut fini de lire, y a-t-il des fautes ?

— Oui, mon oncle, beaucoup, dit tranquillement Julien en prenant la plume.

— Doucement ! Je ne veux pas qu’on voie les corrections. Arrange ça proprement !

— C’est fait. Cachetez et mettez l’adresse.

— Et qu’est-ce que tu dis de ça, toi ? reprit l’oncle en écrivant le nom de madame d’Estrelle sur l’enveloppe.

— Rien, répondit Julien. Je n’y crois pas.

— Y croiras-tu, si tu portes la lettre ?

— Oui.

— Que diras-tu alors ?

— Rien. La chose vous regarde.

— Diantre ! elle te regarde bien aussi !

— Comment ça, s’il vous plaît ?

— Le rachat et la donation de votre maison de Sèvres sont à ce prix.

— Fort bien, mon oncle. Grand merci alors !

— Tu as l’air…

— Je n’ai aucun air. Regardez-moi.