Page:Sand - Cadio.djvu/156

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et nous gagnons le bois du Grand-Chêne ; c’est là que nous exterminerons l’ennemi en détail.

UN VENDÉEN. Mâcheballe y est ?

UN AUTRE, qui rôde autour de la calèche. Mâcheballe ? Il est là, mort !

UN AUTRE. Mort ? Tout est perdu !

UN AUTRE. Et Jeannette ?

UN AUTRE. Prise !

UN AUTRE. Alors, y a plus rien à faire.

SAINT-GUELTAS. Vous voulez donc abandonner le centre, c’est-à-dire vos femmes et vos enfants, à l’ennemi ?

D’AUTRES VENDÉENS. Non, non ! ça ne se peut pas !

TOUS. Non !

UN VENDÉEN. Nous périrons jusqu’au dernier, si ça peut servir à quelque chose.

SAINT-GUELTAS. Avez-vous confiance en moi ?

TOUS. Oui, oui !

SAINT-GUELTAS. Eh bien marchons !… Vous avez encore des cartouches ?

UN VENDÉEN. Chacun deux ou trois.

UN AUTRE. Excepté ceux qui n’en ont qu’une.

UN AUTRE. Et ceux qui n’en ont point.

SAINT-GUELTAS. Mais vous avez tous des baïonnettes ?

UN VIEILLARD. Alors, c’est le combat d’où l’on ne revient pas ! Mes amis, voilà un calvaire. Recommandons nos âmes à Dieu, et pardonnons-nous nos manquements les uns aux autres en guise d’extrême onction ! (Ils s’agenouillent. Le chevalier s’agenouille aussi.)

SAINT-GUELTAS, à Louise. Laissons-les prier, ils se battront mieux après !

LOUISE. Prions avec eux !