Page:Sand - Cadio.djvu/292

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établir que parce que vous avez eu vent de l’expédition et de ce qui s’ensuivrait.

REBEC. Javotte, tu faiblis ! tu ne comprends pas,… tu n’es pas à la hauteur de ma mission.

JAVOTTE. Votre mission ? Qu’est-ce que c’est que ça ?

REBEC. C’est le devoir de traverser les discordes civiles en faisant fleurir les transactions commerciales au milieu de tous les périls et à la faveur de tous les désordres. Je me flatte d’être sous ce rapport un homme peu ordinaire et d’arriver bientôt à une position de fortune qui m’assurera le bien-être et la considération… Mais écoute… on marche dans la rue, on vient sur la place,… on monte l’escalier de pierre,… on frappe… — Qui va là ?

VOIX AU DEHORS. Un voyageur, ouvrez !

REBEC, qui a regardé par le guichet, ouvre en disant : Entrez !




Scène II. — Les Mêmes, RABOISSON.


RABOISSON. Bonjour, Rebec !

REBEC. Ah ! citoyen baron, plus bas, je vous en supplie ! je ne m’appelle plus comme ça.

RABOISSON, riant. C’est vrai, c’est vrai ! Lycurgue, je crois ?

REBEC. Ah ! miséricorde ! encore moins ! Ici, je suis Normand et je m’appelle Latoupe.

RABOISSON. Va pour Latoupe ; ça m’est égal ! Je sais que tu es de nos amis, puisque je t’ai vu travailler pour nous sur le rivage.

REBEC. Et moi, je vous avais bien reconnu hier sur un canot de l’escadre anglaise ; mais je n’ai pas osé vous parler. Et, sans être trop curieux, vous… ?