Page:Sand - Cadio.djvu/334

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pareille folie, j’ai envoyé un exprès à la Rochebrûlée. (À Louise.) Vous ne l’y retrouverez pas, je vous en donne ma parole d’honneur… que vous seule avez le droit de me demander ! Êtes-vous satisfaite ?

LOUISE. Oui, monsieur ; partons !

HENRI. Louise, vous me jurez, à moi, que vous ne doutez pas de la parole qui vous est donnée ?

SAINT-GUELTAS. Diable ! vous êtes obstiné, monsieur de Sauvières ! Vous abusez de la reconnaissance que je dois à vos bons procédés.

LOUISE, vivement. J’ai confiance, Henri, je vous le jure ! (À Roxane.) Adieu, ma tante !

ROXANE. Tu crois que je vais te laisser seule avec ce perfide ? Non, je mourrai avec toi !

SAINT-GUELTAS, riant. Très-bien ! dévouement sublime ! — Adieu, monsieur le comte, sans rancune !

LOUISE, émue. Adieu, Henri !




Scène XI. — Les Mêmes, CADIO, qui paraît au moment où Saint-Gueltas ouvre la porte.



CADIO, le sabre à la main. Pardon ! vous êtes prisonnier, monsieur !

SAINT-GUELTAS, méprisant. Allons donc ! quelle plaisanterie !

CADIO. N’essayez pas de résister, les précautions sont prises. Rendez-vous !

HENRI, arrêtant Saint-Gueltas, qui a porté la main à ses pistolets. Laissez, monsieur, ceci me regarde. (À Cadio sur le seuil, devant les militaires qui occupent la cuisine.) Il y a entre ce chef et moi des conventions qui suspendent les hostilités