Je n’ai plus qu’un conseil, une prière à t’adresser : ne provoque personne en duel. Adieu ! (Il s’éloigne.)
SAINT-GUELTAS, seul. C’est-à-dire qu’on a décidé de ne pas m’accorder même la réparation de l’honneur ! Ô rage ! vrai, si j’ai fait le mal, j’en suis trop puni !
Scène III. — SAINT-GUELTAS, LA KORIGANE.
SAINT-GUELTAS, à la Korigane, qui se glisse dans les rochers et vient à lui. Ah ! te voilà, toi ? Bien, je vais te tuer. Ça me délivrera du diable qui est après moi.
LA KORIGANE. Tue-moi, si tu veux. Je ne peux pas vivre sans toi, et je viens chercher ma punition.
SAINT-GUELTAS. Tu l’auras ! Fais ta confession ! C’est toi qui as conseillé à Louise de me fuir et qui lui as servi de guide ?
LA KORIGANE. C’est moi.
SAINT-GUELTAS. Qu’as-tu dit contre moi à Sauvières ?
LA KORIGANE. Tout le mal que tu as fait à Louise.
SAINT-GUELTAS. Lui as-tu dit, à elle, le mal que tu as fait ?
LA KORIGANE. Tout.
SAINT-GUELTAS. C’est toi qui as aidé l’abbé à sauver la folle ?
LA KORIGANE. Non ! je t’aimais encore, je ne me repentais de rien.
SAINT-GUELTAS. Et à présent ?
LA KORIGANE. Je me repens de tout.
SAINT-GUELTAS. Ah ! bon ! Alors, tu connais le repentir, toi ?
LA KORIGANE. Et toi, maître ?…
SAINT-GUELTAS. Moi ? Je n’ai pas lieu de le connaître.