Page:Sand - Cadio.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SAINT-GUELTAS, aux fond, aux insurgés. Allons, mes gars, gagnez les bois, je vous suis. (Montrant le comte et ses amis.) Nous vous suivons tous ! Je vous l’avais bien dit, que personne ne resterait céans ! Non, personne en Vendée ne se croisera plus les bras quand Dieu et le roi commandent.

TOUS, criant. Vive le roi et Saint-Gueltas !

SAINT-GUELTAS. Non, non : vive le roi et Sauvières !

TOUS, sortent en criant. Vive Sauvières et Saint-Gueltas ! (Le chevalier, électrisé, sort avec eux. Stock fait de même.)

SAINT-GUELTAS, à Mâcheballe resté le dernier. Monte la tête aux gens de la paroisse ! Il ne faut pas que Sauvières se ravise !

MACHEBALLE. N’ayez peur ! on leur z’y chauffera le sang ! (Il sort.)



SCÈNE VIII. — SAINT-GUELTAS, LE COMTE, LA TESSONNIÈRE, RABOISSON. (On entend encore au dehors les cris de « Vive Sauvières et Saint-Gueltas ! »)


SAINT-GUELTAS, (à Louise.) Vous l’entendez, nos deux noms ne font plus qu’un seul cri de guerre. (Au comte.) Vous feriez bien, monsieur le comte, de vous montrer à notre campement. Vos cheveux blancs et la présence de mademoiselle de Sauvières enflammeraient l’ardeur de nos gens. C’est de l’enthousiasme, c’est du prestige qu’il faut à ces âmes simples !

LE COMTE. Monsieur le marquis, vous n’obtiendrez pas que je me porte avec vous à l’attaque de Puy-la-Guerche. C’est assez d’abandonner cette malheureuse ville, je ne vous la livrerai pas. Vous avez ma parole. Dites-moi en quel lieu et quel jour j’aurai à vous rejoindre après que vous aurez fait ce coup de main.

SAINT-GUELTAS. Ce ne sera pas long, nous ne gardons