REBEC, effrayé, reculant. Tirefeuille peut-être ! l’assassin de…
JAVOTTE, qui a été au fond. Allons, cachez vos peurs ! C’est des beaux soldats républicains qui arrivent. Tenez ! quand je vous dis ! en voilà un superbe.
REBEC. Un officier ? Il veut prendre mes ordres sans doute. Retire-toi, Javotte, c’est des affaires d’État.
Scène III. — HENRI DE SAUVIÈRES, REBEC.
REBEC à part. Joli garçon, tout jeune ! Qu’est-ce qu’il a à regarder comme ça partout ? Il a l’air timide, rassurons-le. (Haut.) Salut et fraternité, général !
HENRI, d’un ton résolu. Lieutenant, s’il vous plaît ! c’est assez pour deux ans de service.
REBEC. Ah ! mon Dieu ! M. Henri !
HENRI. Tiens, Rebec ! Comment cela va-t-il, mon vieux ?
REBEC. Bien, monsieur le comte ; et vous-même ?
HENRI. Pourquoi m’appelles-tu comme ça ? Mon oncle est vivant, Dieu merci ! As-tu de ses nouvelles, toi ?
REBEC. Oh ! vous en avez bien aussi ? On a dû vous dire à la ville qu’il était vainqueur sur toute la ligne, au bord de la Loire.
HENRI. Vainqueur ? C’est comme ça que vous êtes renseignés ? L’armée vendéenne est en pleine déroute…
REBEC. Pourtant elle avance toujours !
HENRI. Parce qu’elle ne peut pas reculer.
REBEC. Ah ! dame ! c’est possible. Moi, je ne sais rien de ce qui se passe. Je reste ici pour…