Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/172

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avait fort irrité, et qui ne paraissait nullement disposé à lui pardonner.

Le lendemain, Césarine entra chez moi en me disant :

— Je sors, veux-tu venir avec moi ?

— Certainement, répondis-je, et je ne comprendrais pas que tu voulusses sortir sans moi dans les circonstances où tu as placé ton père.

— Ne me gronde plus, reprit-elle, j’ai résolu de réparer mes torts, quoi qu’il m’en coûte ; tu vas voir !

— Où allons-nous ?

— Je te le dirai quand nous serons parties.

Les ordres étaient donnés d’avance au cocher par Bertrand, et nous descendîmes les Champs-Élysées sans que Césarine voulût s’expliquer. Enfin, sur la place de la Concorde, elle me dit :

— Nous allons acheter des fleurs, rue des Trois-Couronnes, chez Lemichez.

En effet, nous descendîmes dans les jardins de cet horticulteur et parcourûmes ses serres, où Césarine choisit quelques plantes fort chères ; à 3 heures elle regarda sa montre, et tout aussitôt nous vîmes entrer le marquis de Rivonnière.

— Voici justement un de mes amis, dit Césarine à l’employé qui nous accompagnait. Dans sa voiture et dans la mienne, nous emporterons les plantes. Veuillez faire remplir les voitures sans que rien soit brisé, et faites faire la note, que je veux payer tout de suite.