Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/184

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dit-elle avec un malicieux sourire. Il n’y a pas moyen de te rien cacher ! Moi qui voulais te surprendre en renouvelant mon appartement d’après tes idées ! Chère petite, dit-elle à Marguerite, voyez bien la forme de cette toilette pour rabattre les angles sans coutures apparentes ; voici du papier, des ciseaux. Taillez un patron bien exact.

— Mais enfin, madame, s’écria Marguerite en recevant les ciseaux d’or et en jetant un regard ébloui sur la toilette chargée de bijoux, dites-moi donc où je suis, et si vous êtes reine ou princesse !

— Ni l’une, ni l’autre, répondit Césarine. Je ne suis guère plus noble que vous, mon enfant. Mes parents ont gagné de la fortune en travaillant : c’est pourquoi je m’intéresse aux personnes qui vivent de leur travail ; mais il est bien inutile que je vous fasse un mystère que mademoiselle de Nermont trahirait. Je me nomme Césarine Dietrich, une personne que M. Paul n’aime guère.

— Il a tort, bien tort, vous êtes si aimable et si bonne !

— Il vous avait dit le contraire, n’est-il pas vrai ?

— Mais non, il ne m’avait rien dit. Ah si ! il vous trouvait trop parée au bal, voilà tout ; mais il vous connaît si peu, il faut lui pardonner.

— Il ne vous a pas chargée, dis-je à Marguerite un peu sévèrement, de demander pardon pour lui.

Elle me regarda avec étonnement. Césarine la prit par te bras et lui fit voir tout son appartement et toute