Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/282

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chronique du foie ou de l’estomac. Elle savait si mal rendre compte de ce qu’elle éprouvait, qu’à moins d’un examen sérieux auquel elle ne voulait pas se prêter, il ne pouvait préciser sa maladie. J’avertis Paul, qui exigea l’examen. La tuméfaction du foie fut constatée, l’état général était médiocre ; des soins quotidiens étaient nécessaires, et on ne pouvait se procurer à la campagne tout ce qui était prescrit. La petite famille alla s’établir rue de Vaugirard dans un appartement plus confortable que celui de la rue d’Assas et tout près des ombrages du Luxembourg. Paul vint nous dire qu’il était désormais à nos ordres à toute heure. Il avait un commis pour tenir son bureau et n’était plus esclave à la chaîne. Il avait fait gagner de l’argent ; ses relations le rendaient précieux à M. Latour. Il arrivait beaucoup plus vite qu’il ne l’avait espéré à l’aisance et à la liberté. On se vit donc davantage, c’est-à-dire plus souvent, mais sans que Paul prolongeât ses visites au delà d’une heure. Il était véritablement inquiet de sa femme, et quand il ne la soignait pas chez elle, il la soignait encore en la promenant, en cherchant à la distraire ; elle désirait vivement revoir sa marquise pour lui montrer, disait-elle, qu’elle était redevenue bien raisonnable. Césarine engagea Paul à la lui amener dîner, avec le petit Pierre, promettant de les laisser partir à l’heure du coucher de l’enfant. Elle y mit tant d’insistance qu’il céda. Ce fut une grande émotion et une grande joie pour Marguerite. Elle mit sa belle robe des dimanches, sa robe de soie noire, qui lui allait fort bien ; elle se