Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/283

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coiffa de ses cheveux avec assez de goût. Elle fit la toilette de petit Pierre avec un soin extrême, Paul les mit dans un fiacre et les amena à six heures à l’hôtel Dietrich. Césarine avançait son dîner pour que l’enfant ne s’endormit pas avant le dessert. Elle n’avait invité personne à cause de l’heure indue, c’était un vrai dîner de famille. M. Dietrich vint serrer les mains de Paul, saluer sa femme et embrasser son fils, puis il alla s’habiller pour dîner en ville.

Césarine s’était résignée à communier, comme elle disait, avec la fille déchue ; mais elle n’en souffrait pas moins de l’espèce d’égalité à laquelle elle se décidait à l’admettre. Il y avait plus d’un mois qu’elle ne l’avait vue ; elle fut frappée du changement qui s’était fait en elle. Marguerite avait beaucoup maigri, ses traits amincis avaient pris une distinction extrême. Elle avait fait de grands efforts depuis ce peu de temps pour s’observer, et ne plus paraître vulgaire ; elle ne l’était presque plus. Elle parlait moins et plus à propos. Paul la traitait non avec plus d’égards, il n’en avait jamais manqué avec elle, mais avec une douceur plus suave et une sollicitude plus inquiète. Ces changements ne passèrent pas inaperçus. Césarine reçut un grand coup dans la poitrine, et en même temps qu’un sourire de bienveillance s’incrustait sur ses lèvres, un feu sombre s’amassait dans ses yeux, la jalousie mordait ce cœur de pierre ; je tremblai pour Marguerite.

Il me sembla aussi que Marguerite s’en apercevait,