Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/295

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— Et il n’est plus jaloux d’elle ?

— Ah ! voilà ce que je ne sais pas ; mais je crains qu’il ne me cache la vraie cause de son mal.

— De qui donc serait-il jaloux ?

— Toujours de la même personne.

Un coup de sonnette sec et violent nous interrompit. Je rentrai au plus vite au salon en même temps que Bertrand ; Dubois se tenait sur le seuil avec anxiété.

— M. le marquis veut se retirer, nous dit Césarine avec précipitation.

C’était comme un ordre irrité qu’elle donnait à son mari de s’en aller.

Le marquis éclata de rire ; ce rire convulsif était effrayant.

— Allons donc ! dit-il, je n’ai pas le droit d’attendre mon beau-père chez ma femme ? Je l’attendrai, mordieu, ne vous en déplaise ! Qu’on me laisse seul avec elle ; je n’ai pas fini de l’interroger !

— Bertrand, s’écria Césarine, reconduira M. le marquis à sa voiture.

Elle s’adressait d’un ton de détresse au champion dévoué à sa défense dans les grandes occasions. Il s’avançait impassible, prêt à emporter le marquis dans ses bras nerveux, lorsque Dubois s’élança et le retint. Il prit le bras de son maître en lui disant :

— Monsieur le marquis m’a donné sa parole de rentrer à neuf heures, et il est neuf heures et demie.

Le marquis sembla s’éveiller d’un rêve, il regarda