Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/169

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garçon frivole et taquin avec qui j’avais été élevée, et je me gardai bien de lui confier mes rêves de jeune fille.

Il ne me fut pas difficile de les lui cacher. Il s’occupa de son cheval beaucoup plus que de moi. Il fit des lazzi assez drôles sur les cheveux jaunâtres et les robes bariolées de miss Agar. Il fut convenable avec Jennie et oublia de demander des nouvelles de Frumence. Il rendit visite à madame Capeforte et se moqua d’elle amplement au retour ; enfin il me quitta en me souhaitant de grandir, car je menaçais de n’être jamais rien de mieux qu’une nabote.




XXIV


L’abbé Costel devenait fort goutteux et ne pouvait plus venir nous dire la messe. Je ne voyais presque plus Frumence. Ma grand’mère, qui ne négligeait pas ses exercices de piété et qui tenait à la règle, décida que j’irais aux Pommets avec miss Agar et le domestique, qui mènerait en main le cheval de Marius, sur lequel ma gouvernante et moi monterions alternativement quand nous se-