Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/274

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— Je la prierai de dire oui, et j’y reviendrai tous les jours jusqu’à ce qu’elle le dise.

— Alors, elle le dira ; car jamais elle n’a voulu, que ce que tu veux.

— Ainsi, nous voilà fiancés ?

— Oui, répondit Marius.

Et, quittant mon bras, il s’éloigna brusquement. J’étais fort surprise. Il revint un instant après.

— Pardonne-moi, me dit-il. Je crois que j’étais ému, et j’ai craint, en te remerciant tout de suite, de te dire des bêtises. C’est devant ma tante, quand elle aura consenti, que je dois te dire combien me touche ta générosité de cœur. Autrement ce serait mal, et je ne dois pas me conduire comme un enfant.

Un mois plus tard, après quelques hésitations, quelques conférences avec Jennie, quelques renseignements pris de nouveau à Toulon sur la conduite de Marius, ma grand’mère disait oui. Jennie partageait ma foi dans Marius, Frumence me complimentait sérieusement de mon choix. Tous trois pensaient que j’avais toujours aimé mon cousin, et qu’il en était venu à le comprendre et à le mériter. Ma bonne maman dispensa Marius de toute effusion de reconnaissance en lui traçant une sorte de cérémonial religieux et touchant.

— Ne dites rien, mon enfant, lui dit-elle ; met-