Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/313

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pour avoir le droit de me demander ou de me donner des explications ; mais j’aurais cru que, dans la circonstance, c’est chez moi qu’il aurait dû se faire présenter à moi.

— Vous avez parfaitement raison, mademoiselle, dit M. Mac-Allan en très-bon français et avec un léger accent plutôt agréable que défectueux. J’étais venu ici pour prier M. Costel de vouloir bien m’introduire auprès de vous, et, si je me permets de me faire présenter chez lui, c’est pour m’annoncer et obtenir la permission d’être admis au château de Bellombre avec MM. Costel et Barthez.

— Ce sera quand il plaira à vous et à ces messieurs, répondis-je. Je n’ai ni jour ni heure à désigner, car je crois qu’il s’agit d’affaires et que je n’ai le droit d’aucune initiative.

— Mademoiselle Lucienne, reprit l’avocat, voulez-vous, contrairement aux usages, m’autoriser à vous parler ici ? Dans la maison et en présence de votre curé, et de M. Frumence, qui est un de vos amis, il ne me semble pas qu’il y ait d’inconvenance, et je suis certain que de ces premières explications qui ne vous engageront à rien, et auxquelles vous ne serez même pas obligée de répondre aujourd’hui, peut résulter pour vous une certaine tranquillité d’esprit, pour moi une grande épargne de temps.